Ultimatum

(Dans une magnifique tentative de résurection du forum! Voilà le roi qui résume les évènements de la dernière année, et qui prépare un piège sournois à son ennemie déclarée, Ismeraude de Bourgogne. J'ai pris la liberté de donner à Alexandre une piste menant vers Ismeraude dans le cas de la pierre. C'était peut-être un peu présomptueux de ma part, mais je crois que ça sert bien les intérêts du forum, qui a bien besoin d'un petit coup pour repartir. Enfin, sans plus tarder, le post!)

Grandes nouvelles : Alexandre le Quatrième, roi d’Urua, avait bel et bien fini de grandir. La dernière année n’avait pas sonné un nouveau départ à sa croissance, et le souverain de la ville sainte était toujours aussi frustré par sa taille ridicule. Ajoutez à cela la perte de son chamberlain, et son de son meilleur ami, (qui, ironiquement, se retrouve dans la seule et même personne) et vous avez un cocktail explosif dans l’esprit d’un roi déjà assez instable psychologiquement.

Remarquez, la dernière année n’avait pas été parsemée uniquement de mauvais évènements. Après tout, la mort de l’Inquisiteur Daeron avait ramené le pouvoir militaire à la monarchie, en plus d’enlever à Ismeraude un de ses chiens de poche, et le chef de meute, de surcroit. La mort de Randell quelques jours plus tard n’était pas fâcheuse non plus. Il avait toujours soupçonné la personnalité principale du bourreau d’être de connivence avec l’Église. Savoir que les informations obtenues lors des interrogatoires restaient dans ses mains et ses mains seules plaisait beaucoup à Alexandre.

Et finalement, puisque nous sommes dans le sujet, le décès du prince Stanislas n’avait pas que des mauvais côtés. Certes, il affaiblissait la lignée royale, et rapprochait d’un autre pas la cité de la régence théocratique. Mais d’un autre côté, le roi était bien conscient que son frère faisait parti du club des « chiens d’Ismeraude » énoncé précédemment. Et moins il y avait de traitres au château, mieux c’était. La mère supérieure avait de moins en moins de raison de venir fouiner au château, et le contrôle des informations s’en trouvait bien plus facile.

La reine Roxane était également finalement tombée enceinte, il commençait à être temps. Les onguents, pommades et potions de Selena avait permis aux ardeurs du petit roi de passer au travers du mur frigorifié d’indifférence de la reine. Il ne restait qu’à espérer que le nouveau-né serait un garçon. Ça éviterait d’avoir à confronter l’Église encore une fois pour changer les lois de succession. Dans tous les cas, il faudra diminuer l’âge légal pour l’ascension au trône. Alexandre se doutait bien qu’Ismeraude voudrait profiter de la faiblesse de la lignée royale pour en liquider les morceaux restant. Avoir un hériter en âge de prendre le trône le plus vite possible devenait donc d’importance primordiale.

C’est d’ailleurs pourquoi il avait gardé à son service ce pirate. (Quel était son nom déjà…? Ali? Kiri? Hachi? Oui, voilà!) Il avait semblé être doué dans le contre-espionnage, et la seule perspective de survivre semblait le poussé à faire son travail à la perfection. Grâce à lui, Alex était parfaitement au courant des machinations d’Imeraude du moment, et ses autres agents s’affairaient à cerner le piège qui lui permettrait de la faire tomber en disgrâce.

C’est d’ailleurs pourquoi Alexandre avait demandé à la mère supérieure de venir le rejoindre dans la chambre du conseil. Il allait amorcer le piège. Après 5 ans de recherche, la Perle nordique restait perdue dans la nature. Mais cela ne voulait pas dire que l’enquête n’avançait pas. Pas l’enquête publique, qui, elle, faisait véritablement face à un mur, mais celle que les agents du roi menait en secret. Et l’étau autour du coup… de la coupable se resserrait. Le plan était magnifique. Le roi n’avait qu’à donner à Ismeraude la corvée de retrouver la pierre, en lui proposant de lui laisser nommer un nouvel inquisiteur si elle mettait la main dessus. Il enverrait ensuite Hachi à sa poursuite. Si vraiment elle était coupable, son agent la prendrait en flagrant délit de récupération de la pierre, et il pourrait enfin s’en débarrasser. Et si jamais elle était innocente, (ce dont Alexandre doutait, ne serait-ce à cause de sa propension à mettre tous les tords sur le dos d’Ismeraude.) alors elle se retrouvait incapable de répondre à l’ultimatum, et il trouverait probablement le moyen de lui retirer ses titres, et mettre quelqu’un de plus… modéré à sa place.

Haha! Son plan était magnifique! Il allait coincer Ismeraude, et récupérer la pierre au passage! Car il commençait à presser : des rumeurs laissent entendre que la flotte de le Tempête se réorganisait. Dolovan était décédé lors de son attaque stupide contre la cité, et suite à sa mort, sa flotte s’était désorganisée. Mais les agents royaux rapportaient qu’un autre seigneur pirate s’était élevé. Si c’était réellement le cas, la cité aurait besoin de sa Nymphe, et de son œil droit.

Telle était situation à l’aube de la troisième année du règne d’Alexandre le Quatrième, fils de Bertrand le Croisé, et petit-fils d’Anaïs première la bienheureuse. Et le petit roi attendait patiemment sa victime bien callé dans son siège du conseil royal, alors qu’une nouvelle page de l’histoire de la sainte cité d’Urua était sur le point d’être écrite.

[Un seul mot: Merci! *Pleure de joie*]
[Un seul commentaire d'admin frustrante: Heh... Le prince n'est pas mort... n'est-ce pas? Il faudrait enlever ce point... Navrée! ]

Il pleuvait cette journée-là.

*C'est bon pour les récolte, mais jamais de bon augure...*

La sainte mère avait couvert ses épaules d'une cape couleur jade marquée du diadème à trois pointes, brodé en fils dorés dans son dos. Sa chevelure blonde, ondulant à cause de l'humidité, était maintenue attachée par deux rubans verts qui séparaient sa coiffure en trois parties distinctes. Tout comme elle l'avait toujours fait depuis que Cho l'avait mise à la tête de l'Église, Ismeraude marchait à grands pas secs, légers et rapides. Une seule chose semblait différente depuis la mort de Victor, son jeune frère: elle gardait les yeux baissés, rêveuse, murmurant imperceptiblement des prière entre ses lèvres.
Mais la plupart des citoyens, intimidés par son seul titre, par sa seule présence, détournaient le regard sous son passage et ne se rendaient pas compte d'un quelconque changement.

C'est donc ainsi qu'Ismeraude De La Bougogne se rendait, à contre coeur, au lieu de rendez-vous; la chambre du conseil.

*Si j'avais sû que j'aurais à faire à un monarque aussi ennuyant que celui-ci, j'aurais mieux réfléchit quand on m'offrit de devenir la porte parole de Roy en Urua...*

Elle aboutit enfin sur la large porte à deux battant. Un garde lui ouvrit avant même qu'elle ne soit tout à fait à sa portée. En entrant, elle s'arrêta, regarda le misérable petit roi avec des yeux sans âme, reprit enfin la même allure qu'elle avait en arrivant et s'installa finalement à l'autre bout de la table, faisant ainsi face à son souverain.
Il y eu un temps. Une sorte d'électricité glaciale s'installa entre les deux dirigeants. L'aura qu'ils dégagaient chacun de leur côté créait une ambiance insolite, voire insupportable pour le simple curieux. Leurs démons se confrontaient en silence.
Finalement, la voix glaciale et posée de la mère annonça, tel un coup de fusil, le début d'un match sans précédents.

"Vous avez demandé à me voir, Majesté?"

[Arf... Je me déçois avec mes posts trop courts... Vais-je un jour être digne de mes propres règlements? (Au moins je fais dix lignes -_-...)]

(Oui je sais, j’avais posté avant que nouveau Stan apparaisse miraculeusement, alors j’avais considéré frérot comme mort. Si ça ne te dérange pas, je n’éditerai qu’après qu’il ait terminé sa fiche. Comme ça, je remplacerai le commentaire post mortem par un commentaire faisant référence à sa nouvelle personnalité.)

Lorsque la porte s’ouvrit devant Ismeraude, il y avait déjà près d’une demi-heure que le roi était callé sur son trône. La mère était en retard : probablement intentionnellement. En temps normal, il n’en aurait eu cure. Franz serait venu lui tenir compagnie, apportant une tasse de chocolat et un échiquier. Mais cette fois, le retard de la mère supérieur ne faisait que rappeler à Alexandre la disparition de son ami. Et ça le rendait amer. Encore que chez lui, l’amertume passait souvent pour une colère sourde.

Il y avait longtemps que le roi n’avait pas rappelé Ismeraude au palais. En fait, ils ne s’étaient pas rencontrés des deux derniers mois. La mère devait s’être occupé à Roy sait quelle activité, Alexandre s’en fichait. Lui, par contre, avait été très occupé par les rapports de ses agents. Dans tous les cas, il avait fait bien attention à ne laisser dans son apparence quelque détail qui ait put donner une chance à Ismeraude d’avoir le dessus sur lui. Excepté sa taille, évidement, point sur lequel il n’avait aucun contrôle. Il portait son tout nouveau manteau noir qui, ironiquement, était exactement identique à l’ancien. Seulement, il était neuf, et donc, sans accrocs. Il avait également vu à ce que sa couronne soit astiquée et polie. Elle siégeait maintenant majestueusement sur sa petite tête, doublant effectivement sa taille. Lorsque son invitée entra dans la pièce, il fut évident que la mère supérieur avait eu les mêmes soins que lui. Elle s’assit en face de son roi, et sembla prendre plaisir à faire durer un silence durant un court instant, avant de lancer les hostilités avec une introduction d’une impertinence à faire frémir les narines d’Alexandre.

- Crois-tu vraiment que j’aurais perdu mon précieux temps à t’attendre dans la chambre du conseil si se n’était pas été le cas?

La réponse cinglante avait été à peine dissimulée par son ton faussement blagueur. L’attitude qui suintait de ses paroles avait beaucoup plus de ressemblances avec du mépris. Il n’hésita même pas à pousser l’effronterie à son comble : il se répondit lui-même.

- Non, bien évidement. Mais je me demandais, Ismeraude, as-tu entendus les rumeurs concernant les pirates? Probablement, avec les ressources colossales dont disposent l’Église… si ce n’est pas le cas, permet moi de lever des doutes sur la qualité de la gestion…

Alexandre ignorait si Ismeraude était au courant de la reformation de la flotte ou non. Mais il ne pouvait laisser passer une telle occasion de lancer une attaque poignante à son adversaire. Et même dans le cas où elle était effectivement au courant, il lui passait tout de même le message qu’il lorgnait toujours sur son influence, qu’il continuait à considérer comme démesurée.

- Enfin, la question que je désire soulever aujourd’hui n’a aucun rapport avec les agences d’informations cléricales. Non, je voulais te demander ton avis sur la meilleure manière de préparer la cité à une éventuelle attaque pirate. Il faudra bien sûr penser à un meilleur plan que la dernière fois, car ai-je besoin de vous rappeler l’échec cuisant et les lourdes pertes auxquelles nous avons dû faire face alors? Ton cher ami Daeron y avait également laissé sa peau, si je ne m’abuse.

Alexandre avait déjà prévu la réponse de la mère supérieure. Elle allait tenter de se dégager en soulignant que, justement, depuis la mort de son protégé, elle n’avait plus son mot à dire dans les affaires relatives à la défense. Une excellente manière de mettre en rogne le roi qu’elle devait penser désespéré à l’idée d’une nouvelle attaque pirate. Où alors profiterait-elle de cette porte que lui ouvrait le roi pour tenter de regagner une partie de son influence perdue. Dans tous les cas, cela ne changerait pas grand-chose. Alexandre finirait par amener le sujet sur la Nymphe, et alors il refermerait son piège.

[Ça me va parfaitement ^^.]

Ismeraude ne put réprimer un léger sursaut à la réplique du roi. Elle le dissimula derrière un froncement de sourcils.

N'étant pas de nature bavarde et ayant reçu une stricte éducation ne laissant place à aucun accroc, elle le laissa parler sans broncher. Comme il n'attendait visiblement pas de réponse, la mère restait muette, les mains croisées sur ses cuisses.

Enfin, il cessa de tourner autour du pot (du moins en apparence) pour ce lancer dans ce qui l'interressait réellement. Ismeraude pris le temps de peser ses mots.

"Mon roi, vous semblez égaré. Je peux comprendre, face à la crainte d'un nouveau combat, que l'homme se tourne vers son Seigneur et Maître et fasse appel à la religion pour lui venir en aide, mais je ne peux rien faire de plus pour vous que de prier en votre faveur. Cette cité n'est pas château-fort, majesté. On nous attaque depuis fort longtemps pour les richesses que nous possedons, et nous nous défendons du mieux possible... Mais si notre destin est de perdre la bataille, alors nous devons accepter le choix de Roy. Seulement sachez que jamais nous ne perdrons la guerre tant et aussi longtemps que nous croierons en Lui."

Pourquoi venait-il lui demander un plan d'attaque à elle, simple femme de Roy? Jamais elle n'avait participé à ce genre de planification.
Elle se battait lors des guerres saintes et des croisades, mais toujours au nom de Roy, pas pour les simples mortels habitant Urua. Elle ne commencerait pas à s'intéresser à ce genre de problème aujourd'hui. Elle réservait cette tâche aux militaires et aux monarques qui, de toutes façons, n'avait pas vraiment mieux à faire.

"Si vous le souhaitez, je ferai venir un scribe pour vous aider dans vos démarche de protection d'Urua. Leurs connaissances n'ont pas de limites, vous savez..."

Elle se levait.

"Maintenant, si vous n'avez plus besoin de moi..."

(Mon roy! Nous sommes en feu Ismy! XD)

Étrange. Pas de rappel de sa reprise du pouvoir militaire. Pas plus qu’une tentative d’ingérence. Ismeraude n’était peut-être pas aussi prévisible qu’elle le semblait, finalement. À y repenser, Alexandre se rendait bien compte qu’il était vrai qu’Ismeraude n’avait jamais dirigé directement des opérations militaires, elle préférait refiler la corvée à son chien d’inquisiteur. Mais elle avait trouvé une brillante manière de se sortir de cet entretien au plus vite. Juste ce qu’il fallait d’impatience dans le ton, pour signaler au roi qu’il était totalement impertinent de déranger une femme d’Église pour une question de guerre. Mais il y avait tout de même eu dans son discours une faille, une fissure dans laquelle le roi pouvait glisser son crochet, et tirer la conversation dans le sens où il le voulait.

- Un instant Ismeraude. Il est vrai que je n’aurais pas du t’appeler à la défense de la cité. Il n’est pas du devoir de la mère supérieure de défendre ses fidèles, tu as bien raison. Je tacherai de m’en souvenir la prochaine fois. Seulement, tu as soulevé un point que j’ai trouvé particulièrement intéressant. Tu disais que la cité n’était point un château-fort. Voici là une remarque intéressante, car entièrement vrai. Jamais Urua n’a été construite dans l’optique de mener des guerres prolongées contre les pirates, cette racaille qui sillonne le ciel depuis au moins aussi longtemps que la ville sainte elle-même. Hors, ils n’ont jamais causé de véritable soucis lors du règne de ma grand-mère ou de ses prédécesseurs, ni même lors des premières années de la régence. Pourquoi, déjà? Ah! Oui! Voilà! Car le Roy, au travers de sa Nymphe, guidait la cité hors du champ d’action des pirates.

Voici cinq ans que la pierre a été enlevé, Ismeraude. Le coupable a été lynché, nous le savons tous. Mais l’objet de son larcin reste introuvable, et la situation devient de plus en plus dangereuse. C’est pourquoi j’ai décidé que la reprise de la pierre devra être la première priorité de la cité. Comme de tel, je devrais m’en charger personnellement, seulement, la préparation des défenses de la cité risque de me prendre énormément d’énergie. Et pendant ce temps, le clergé se complaint dans l’oisiveté, faute de vouloir s’impliquer dans l’effort de guerre. Remarques, je ne te blâme pas, la guerre n’est pas affaire de prêtres. Mais dans ce cas, ne crois-tu pas qu’il serait de ton devoir de prendre en charge la reprise de la perle? Après tout, il s’agit d’un artefact religieux, qui appartient à l’Église, et le clergé possède bien suffisamment de ressources pour le retrouver rapidement, s’il s’en donne la peine. C’est à croire que l’on n’a jamais véritablement essayé…

Son discours, bien évidement, tentait de piquer la susceptibilité d’Ismeraude sur de nombreux points. Il était parfaitement conscient qu’il n’avait pas été cohérent à 100%, mais le seul fait que la Pierre nordique soit encore perdue était en soit d’une absurdité affligeante. Il ne savait trop comment la mère réagirait, mais il doutait qu’elle soit en position de refuser, puisqu’elle venait de refuser toute aide à la préparation des défenses de la cité. Dans tous les cas, le roi, toujours callé dans le coussin de son trône, guettait la réaction de la mère supérieure, qui s’était momentanément figée dans sa sortie.

Ismeraude avait posé ses deux mains sur la table. Elle avait humblement renoncé à sortir lorsque le roi le lui demanda, mais ne s'était pas rassise pour autant. Elle regardait le dirigeant politique de haut et, en toute honnêteté, ce n'était pas une position qui était pour lui déplaire.
Toutefois, elle eu un nouveau froncement de sourcils en comprenant enfin où Alexandre IV voulait en venir.
Malgré son masque impassible, elle pris l'initiative de se rasseoir pour calmer l'agitation qui commençait à poindre au niveau de son coeur.
Elle croisa ses mains devant elle.

"En effet, la perte de la perle nordique est regrétable. Un sourire presque nostalgique se dessina vaguement sur le visage de porcelaine de la mère supérieure. Je me souviens de ces grandes croisades, véritables festivals en l'honneur de notre Roy... Oui, Ismeraude à probablement une définition bien macabre du mot "festival".
Malheureusement, depuis les cinq dernières années, nous sommes les seuls à profiter de l'amour Royal, sans pouvoir propager notre foi chez les peuples infidèles. Oui, cela est bien dommage, en effet..."

*Mais il nous est maintenant possible de devenir un peuple pure, parfait! N'est-ce pas une bien grande consolation en comparaison à une si petite perte? Ô mon Roy, bien sûr, vous aurez moins de fidèle sur terre, mais vos serviteurs des cieux, plus aptes à vous vénérer, moins souillés par les sciences et les passions, vous seront cent fois plus dévoués et aimant que n'importe quel autre mortel! N'est-ce pas là ce qui pouvait arriver de mieux à cette cité... Non... À votre règne, mon Seigneur?!*

Ismeraude avait fait une pause. Elle regardait ses mains avec un regard avide, brûlant, humide. Elle devait fournir un effort considérable pour s'empêcher de clâmer ses pensées haut et fort, pour ne pas verser quelques larmes d'émotion.
Telle une jeune amante, elle rougit l'espace d'un instant à ces pensées avant de relever la tête et de planter à nouveau son regard d'acier dans celui du roi. Elle était prête. Prête à affronter ciel et terre, prête à affronter le monde entier pour ses convictions...
Ses convictions: la dernière chose qui lui restait ici-bas...

"Majesté, pardonnez le retard qu'ont pris les recherches jusqu'à maintenant. Je m'occuperai personnellement de cette lourde tâche, et ce pour le bien-être de notre cité sainte et de sa population."

*Je trouverai le moyen de régler cette affaire une bonne fois pour toute, même si je dois pour cela éliminer la monarchie au grand complet. Roy me viendra en aide dans cette mission en son honneur. Je ne doute point de sa miséricorde.*

Elle souriait. Un sourire étrange, inqualifiable... Un sourire de dieu... Ou de démon, peut-être...

[J'avoue que là, je me suis laissée aller ^^'...]

Euh... Ailleurs (à voir).

Malgré tout le mépris qu’il avait pour Ismeraude, Alexandre la savait assez intelligente pour comprendre ses allusions. Le froncement de sourcil qui obscurcit le visage de la mère l’espace d’un instant sembla lui donner raison. Mais ce fut le seul signe qu’elle lui donna en ce sens. Pas spécialement étonnant: Ismeraude avait une maîtrise d’elle-même parfaite.

Elle se rassit et croisa ses mains devant son visage. Son ton était lent et posé, ne montrant aucun signe d’excitation et d’inquiétude. Le roi en fut légèrement déçu, il espérait vaguement désarçonner Ismeraude et obtenir sur le champ la preuve, inutilisable dans un procès, on en convient, de la culpabilité de la mère supérieur. Elle déblatéra comme elle le faisait d’habitude, prenant le temps de souligner à tel point la perte de la Perle était une tragédie et que le fait de ne pouvoir prêcher auprès des infidèles la faisait pleurer entre ses oreillers à chaque nuit. Il va sans dire qu’Alexandre ne versa pas une larme, se contentant de la clouer contre le mur avec son regard, lui faisant bien comprendre à quel point son discours l’ennuyait.

Elle sembla bien vite comprendre le message, puisqu’elle se tu, et fixa ses mains un moment. Lorsqu’elle releva la tête, elle planta ses yeux de celui du roi. À sa grande déception, Alexandre perçut toute l’assurance de la mère dans ce regard.

Le roi et son sujet sourire en même temps, à peu prêt de la même manière, encore que ce fut pour des raisons fort différentes. Cyril d’Urua venait de refermer son piège sur le loup, et il y était entré tête baissée. Il n’avait plus besoin de la présence de la mère.

« Très bien Ismeraude, vous avez un mois. Tâchez de vous montrer à la hauteur de votre rang, pour une fois. »

Il la regarda sortir, son sourire toujours sur ses lèvres, savourant la victoire, certes partielle, mais au combien satisfaisante, qu’il venait d’obtenir. Lorsqu’Ismeraude fut sortie, et la porte de la pièce refermée, il laissa tomber mollement, en fixant droit devant lui :

« Elle est partie Hachi, tu connais tes instructions. »


(aaaaw! Vraiment pas mon meilleur post à vie… O well, je suppose qu’on va avoir à faire avec ^^.)