Heurts urgents au crépuscule

[Pardon! Ça faisait longtemps que je t’avais promis ce post! XD En tout cas, j’espère qu’il te plaira…]

{PV Ismeraude}

Il commençait à se faire tard : le soleil teintait de rose et d’orangé les nuages veloutés autour de la cité volante. C’aurait été un soir parfait pour admirer le crépuscule, si seulement l’occasion s’y était prêtée…

En effet, chez les religieuses Uruanes, il ne s’annonçait que des heures de labeur. Nettoyer l’Église et la paroisse pour certaines, préparer le repas du soir pour d’autres et lessiver les vêtements pour d’autres encore. Bien sûr, le tout était fait pour approfondir leur croyance en Roy et leur humilité. Avec des tâches sur les mains, les sœurs ne pouvaient guère se préoccuper avec des idées de grandeur ou, pire encore, avec des doutes sur les doctrines de Roy; faire preuve de concepts d’hérésie… C’était bien pour cela que la plupart des religieuses de la paroisse n’avaient d’autre choix que de travailler beaucoup. Si elles ne besognaient pas, elles priaient…. Et il en allait de même du côté des moines.

Par contre, ce soir là, l’une des religieuses manquait à l’appel lors de la division des tâches. Medea. Cela n’avait rien d’anormal : elle avait tendance à disparaître pour des raisons obscures… Mais ses pairs savaient mieux que de poser des questions : la plupart, connaissant un peu le tempérament instable de Medea, ne voulaient pas savoir de quoi il s’agissait lorsqu’elle s’absentait durant de longues heures pour ne revenir que très tard dans la nuit…

En bref, sœur Medea de la Pureté avait beau manquer à l’appel, personne ne s’en occupait. On préférait ignorer ce manquement : elle n’aurait même pas de châtiment…

Durant ce temps, Medea s’enfonçait au pas de course dans le petit chemin qui menait derrière l'Église. La demeure de la très Sainte Mère Ismeraude se trouvait au bout de cette petite route sur laquelle la religieuse cavalait comme si le Puits de l’Obscure s’était soudain ouvert devant elle. Elle devait se rendre à la demeure d’Ismeraude au plus vite… pour vu que cette dernière y soit – sœur Medea priait pour que cela soit le cas.

Dans sa course, Medea percuta presque la porte de plein fouet. Heureusement, elle réussit (par un miracle quelconque) à ne pas se casser le nez contre la modeste porte de bois très simple de la demeure de la très Sainte Mère Ismeraude. Mais, la sœur se mit aussitôt à marteler sur la porte à coup de poings. Il y avait urgence! Elle devait parler à la Sainte Mère!

En règle générale, Medea ne dérangeait jamais Ismeraude aussi tard. Il y avait toujours plus de chances que ce soit Mère Ismeraude qui vienne rendre visite à Medea dans sa petite chambre sombre lorsque le soleil commençait à coucher. Dans ces cas là, Ismeraude avait d’ailleurs tendance à appeler Medea « Maeve »… Donc, pour que Maeve se pointe ainsi chez la Sainte Mère avait une signification un peu plus profonde qu’un simple motif religieux…

À l’arrière de ses pensées, bien sûr, Medea n’avait que le stupide moine impertinent qui l’avait complètement humiliée ce matin là. Elle l’avait poursuivit jusque sur la coque où, sur la place publique, elle avait perdue toute trace de l’étrange et vil énergumène. Elle serait tout de suite rentrée pour en parler à la Mère vénérée… Quand, grâce au bon vouloir de Roy, une jolie voix était parvenue aux oreilles de sœur Medea de la Pureté – une voix qui ne s’était plus manifestée depuis presque plus de deux ans.

Medea s’était brusquement retournée pour faire face au démon abject sous forme d’une jolie jeune femme. C’était un appel de Roy! Elle devait éliminer ce démon caché! Par sa voix, ce serpent sous une apparence splendide enchantait les pauvres Uruans aux âmes fragiles et corruptibles.

Par contre, cette sorcière qui jouait de la lyre sur la place publique fit pire que simplement envoûter les insouciants… Sans crier gare, elle se mit à chanter un chant qui était tout sauf innocent. Un chant qui, si les oreilles de Medea ne la décevaient pas, était sans nul doute révolutionnaire. De surcroît, cette hérétique sans merci avait osé suggérer que la Sainte Cité d’Urua puisse descendre sur terre et rejoindre la saleté infâme de la terre ferme!!!

Remerciant Roy pour lui avoir fait signe de la présence de cette sorcière, Medea savait qu’elle devait reporter les nouvelles activités de la joueuse de lyre. Mère Ismeraude lui avait déjà parlé de cette sorcière possédée des années auparavant, lui disant que la joueuse de lyre était « un obstacle au bon vouloir et à la miséricorde du Roy » et que, si elle demeurait libre de faire comme il lui plaisait, elle allait détruire autant la cité d’Urua que le culte du Roy. Déjà là, Maeve avait perçue la joueuse de lyre comme un ennemi exécrable qu’il fallait effacer… mais, deux ans plus tôt, cette sorcière avait complètement disparue. C’était maintenant, un an après l’attaque des pirates, qu’elle osait ressurgir. Il n’y avait pas de doute : c’était une sorcière venue tout droit du Puits!


La Sainte Mère Ismeraude devait répondre! Elle le devait! Il fallait qu’elle sache tout sur les activités de la sorcière qui venait de refaire son apparition! Il semblait, après avoir entendue la chanson de la joueuse de lyre, que cette dernière avait tentée de déclarer la guerre à la cité du Roy… Si c’était cela qu’elle cherchait, Medea jurait au fond d’elle-même que c’était la guerre qu’elle allait avoir!

[Désolée, c’est un peu long et ça saute du coq à l’âne… ]

[Juste une petite précision: la maison d'Ismeraude, située derrière l'église, est d'apparence plutôt modeste (ce qui ne l'est pas, ce sont les multiples objets rares ou précieux qu'on retrouve un peu partout chez elle). Simple mise au point, mais ton message semblait pas vraiment aller à l'encontre de ces détails ^^'.]

Il était rare qu'Ismeraude De La Bourgogne regagnât sa demeure si tôt, mais ce soir-là était exception à la règle: la mère sentait une mauvaise fièvre la gagner. Et oui! La grandissime mère supérieure d'Urua, malade! Que voulez-vous; même les plus importants et les plus despotiques dirigeants de ce monde peuvent attraper un virus.

Toute la journée, la religieuse avait ressentit de violents maux de tête, et ce, sans même avoir eu le plus petit rendez-vous avec sa majesté Alexandre IV! Décidément, quelque chose clochait... Elle qui avait généralement une santé de fer due à ses origines rurales, voilà qu'elle se sentait au plus bas de sa force. Le stress, sans doute. Ismeraude ne voyait pas d'autre explication.

Étant exceptionnellement chez elle, donc, la mère entreprit de se coucher directement, songeant à voir Selena Mussolini, le médecin royal, le lendemain à l'aube. Elle s'apprêtait à soulever sa robe quand on cogna rageusement à la porte. Son coeur manqua un battement et, se remettant de sa surprise, elle balaya nerveusement ses vêtements de la paume de la main.
Enfin, elle prit son air le plus sévère possible et ouvrit la porte de bois de quelques centimètres seulement, laissant apparaître son regard bleu onde.
On aurait pu dire que l'intrus avait eu de la chance de tomber sur Ismeraude, chez elle, à cette heure, si seulement elle n'était d'une humeur exécrable.

Mais il s'agissait de soeur Medea. Et si Medea frappait avec autant d'ardeur à la porte d'Ismeraude, c'est que quelque chose d'une très haute importance allait se produire. Dans les yeux bleus, la colère laissa place à la curiosité.

"Soeur De La Pureté... Qu'est-ce... Cough cough! Qu'est-ce qui vous amène ici à cette heure?"

Sa voix était étonnamment enrouée et cela la gêna un peu.

[Bon... Je fais pas vraiment avancer le RP, mais que puis-je faire de plus, sinon ouvrir la porte?... -_-'']

[pardon pour l'erreur! j'ai corrigé! L'important c'est qu'Ismeraude ait ouvert la porte, lol!]

La main de Medea commençait à s'engourdir à force de cogner, lorsque la porte s’ouvrir soudain d’une mince fente pour y laisser apparaître le visage blême de Mère Ismeraude. Medea se figea, un poing en l’air qui avait été sur le point de cogner à nouveau (si elle n’avait pas figé, ce poing aurait sûrement percuté Ismeraude).

Après quelques secondes d’un silence hésitant et tendu, Medea pris quelques pas de recul : elle ne se sentait pas en droit d’être aussi près de la Mère Ismeraude. Quelqu’un aux mains ensanglantées comme elle ne pouvait que demeurer à une certaine distance de l’émissaire du Roy. Inclinant la tête, elle dit avec une voix pour le moins respectueuse et admirative : « Dame Ismeraude…! » Avant de relever son regard turquoise pour le plonger dans celui de la Mère.

L’expression dans les yeux bleus de la Sainte Mère – pétillants dans leur couleur saphir malgré le virus qui avait commencé à affecter la suprême religieuse – affichaient d’abord une expression sévère, presque furieuse qui, pourtant, n’intimida en aucun point Medea : en tant que Maeve, elle avait souvent droit à des regards pareils de la part de la très Sainte Mère.

Par contre, le regard de la Mère s’atténua rapidement pour céder place à ce qui semblait de la surprise ou de la curiosité…

D’une voix rauque, typique de quelqu’un qui couvait une maladie, Ismeraude demanda (interrompue par des toussotements) : "Sœur De La Pureté... Qu'est-ce... Cough cough! Qu'est-ce qui vous amène ici à cette heure?"

Le visage de Medea était impassible. En règle générale, ses yeux turquoise auraient démontrés, au minimum, de l’inquiétude au sujet de la Mère… Mais elle n’avait pas le temps pour ça!

« Mère Ismeraude… murmura Medea, s’approchant de la Mère même si elle n’en était pas digne – elle ne voulait pas être entendue.
- Mère, un embarras est survenu… La joueuse… La joueuse de lyre! Elle… elle est revenue! Et elle ne fait que défier le Roy avec encore plus d’insolence qu’avant! Cet après-midi, elle chantait pour appeler le peuple à la révolte… »

Medea avait murmuré le tout très rapidement. Sa respiration était haletante et couvrait presque ses mots. Si elle était essoufflée parce qu’elle avait frappée à la porte si frénétiquement ou si c’était par excitation à l’idée d’avoir à nouveau une cible, c’était difficile à dire. Ce qui importait, c’était le regard d’urgence – mêlé à une pointe d’enthousiasme – dans les yeux de Medea.

[Bon. Pour cause de "non-activité" de mon sujet avec le prince, je vais devoir faire ce que je n'aime pas faire du tout: confondre les événements dans le temps (je sais, je suis un peu obsessive avec ça, faut me pardonner -_-'). Encore désolée pour l'attente (d'autant plus que c'est ton seul sujet, je crois). Je changerai les détails en lien avec l'histoire au mont Anaïs si j'en vois la nécéssité lorsque Stan daignera bien me répondre =_=.]

*Il ne manquait plus que ça...*

Ces jours-ci - et peut-être même depuis la mort de Victor - Ismeraude ne cessait de tout remettre en question.
Elle avait beau passer ses nuits d'insomnie à prier et à se dire que Roy la protégerait quel que soit le danger, elle s'apercevait toujours plus de son statut de simple humaine, mortelle et sensible comme tout le monde.
Elle ne le laissait pas paraître devant ses fidèles (et encore moins devant les infidèles, d'ailleurs),mais l'ultimatum du roi l'avait ébranlée. Elle se surprenait parfois à douter de la solidité du terrain dans lequel elle s'était à jamais enracinée. Elle craignait pour sa vie et s'auto-mutilait parfois pour faire cesser ces élans d'égocentrisme.

Et cette sombre grippe pour couronner le tout!
Non, ce n'était plus tout, à présent; celle tant aimée par le peuple, celle qui, de son côté, avait tant aimé Cross, était réapparue dans le décor. Et c'était encore à elle, la Sainte Mère, de régler le problème.
Elle était épuisée de se battre seule sans arrêt pour ce qu'elle croyait bien. Même son seul complice, Stanislas, la regardait avec mépris, à présent. Elle était exténuée. Elle aurait fermé la porte, Medea ou pas, et serait repartie s'étendre sur sa couche pour dormir jusqu'à ce que Roy la prenne enfin à ses côtés.
Exténuée.
Maintenant, elle devra lutter non seulement contre la monarchie, mais également contre son propre peuple, ses propres fils.

Dans le cadre de porte, Ismeraude regardait le ciel sombre et coloré d'un air absent.
Un amas de mucus dans sa gorge la fit tousser et la ramena du même coup à la réalité. En voyant la soeur toujours là, anxieuse et attentive, devant elle, la jeune mère dût contenir son envie de partir en courant se réfugier entre ses quatre murs. Elle se contenta de soupirer, faible démonstration de sa réelle agitation intérieure.
Elle plongea son regard impassible dans celui de Medea - ou plutôt, en cet instant précis, celui de Maeve -.

"Et bien, j'imagine que tu sais ce qu'il te reste à faire.
Pour être honnête, j'ai présentement de bien plus gros chats à fouetter... Alors j'espère que tu sauras effectuer cette tâche rapidement et efficacement, Maeve. Tu es la dernière personne sur qui je peux compter, dans cette ville. Ne me déçois pas, et surtout, ne déçpis pas ton Roy."

Ismeraude baissa légèrement la tête et croisa les bras devant sa poitrine, ses main touchant presque ses épaules.

"Qu'Il veille sur toi et au succès de ta mission."

[Encore le nombre minimal de lignes -_-...
Je sens que ce sujet ne durera pas longtemps ^^'... Désolée si ça va à l'encontre de tes attentes.]